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www.benzinemag.net, mars 2007 (album Spikes)

Découvert en solo sous le nom de Pierre puis en duo (Pierre & Marie), le prolifique et parisien Pierre Bessero revient cette fois en groupe pour nous proposer un premier album sous le nom de The Urchins en compagnie de 3 musiciens. C’est ainsi que l’on découvre un album de pop en tout point réussi, jamais avares de belles mélodies, d’arrangements soignés dans la grande tradition d’une certaine pop anglaise telle qu’on l’aime quand elle est signée Belle & Sebastien ou The Pale fountains. Au total 12 titres ensoleillés dont je ne peux que recommander vivement l’écoute. (4.0) Benoit Richard Benoît Richard

ROCK & FOLK, no. 478 (album Spikes)



Pierre Bessero a de la suite dans les idées: après une flopée d'albums publiés en solo qui lui ont assuré une réputation de songwriter, il poursuit dans la même veine au sein d'un quatuor parisien: THE URCHINS. L'album joue la carte de la délicatesse folk-pop: les douze chansons anglophones en état d'apesanteur sont portées par une voix convaincante, des mélodies tout en douceur et un esthétisme constant. HM

www.mz-webzine.com, mars 2007 (album Spikes)

Par toutatis! Pourquoi donc s'entêter à toujours vouloir traverser la Manche pour y trouver de bons groupes pop-rock, quand en nos frontières se terrent quelque part des groupes de qualité comme celui qui nous intéresse aujourd'hui à savoir The Urchins. Appartenant au collectif French Toast (Reza/dégustation février 2007), le groupe parisien est à l'origine de Pierre Bessero qui après différents et nombreux efforts solos revient avec cet album abouti et réussi de bout en bout. Du rock avec une sensibilité, des mélodies sereines jouées par l'effleurement léger d'un arpège tranquille. Point de head-banging donc mais une narration musicale simple et sophistiquée à la fois. Un album tout en prose et intimiste, fidèle à l'esprit des songwriters anglo-saxons. Quand le chant de Pierre croise celui de Marie, la beauté opère et la magie se charge du reste. Inébranlable, cet album se tient sur le haut d'une stèle à l'écart des banales pseudos formations rock de pacotille. Les douze morceaux s'enchaînent comme un lent effeuillage. C'est la beauté nue, brute et sans artifice d'un automne mélancolique, la saison qui se prête le mieux à la poésie des maux. Pas d'arrangements mirobolants mais le charme singulier d'un disque tout simplement beau. Equilibre parfait entre le spleen et l'idéal ("Dream on Dream on"). Une rythmique en légère teinte qui s'accompagne par une guitare discrète et une flûte traversière qui vient çà- et- là parsemer de ses notes ce petit quelque chose de subliminal. Quand l'esprit latin "french touch" imite en égalant le savoir-faire britannique, le résultat est plus qu'encourageant, il est brillant. Pierre se révèle être un gentleman de l'arrangement mélodique, véritable artisan-bidouilleur de l'harmonie entêtante et envoûtante ("take me to the station"). Plein de finesse, d'élégance et de convoitise "Spikes" est en quelque sorte une lanterne qui brille dans le tunnel des musiques indies avec la simplicité et la sobriété d'un idéal rock comme sait si bien le faire Beck ("people are talking to me"). Le refuge de longues nuits rêveuses où le songe l'emporte sur le quotidien, une envolée nostalgique vers le royaume de l'onirisme. Une seule recommandation donc lancée comme un impératif: découvrir d'urgence The Urchins. Cartman

www.pinkushion.com, mars 2007 (album Spikes)

Après une bonne quinzaine d’albums enregistrés et distribués de son propre chef avec les moyens du bord, l’ultra prolifique Pierre Bessero se lance dans une nouvelle aventure à quatre. Le parisien s’est trouvé une petite famille on ne peut plus soudée sur ce premier album de The Urchins, enregistré avec la formation qui l’accompagnait sur scène jusqu’ici. Pour le coup, sampler et attirail numérique ont été relégués aux oubliettes pour une approche plus somatique. Le côté bricolé et attachant des productions en solo s’est estompé, le songwriting de Bossero s’est étoffé d’arrangements de soie, brodés par la délicieuse Marie (chant, percussions et flûte traversière). En atteste quelques compositions de son ancien répertoire revisitées avec un sens du raffinement remarquable : une délicate berceuse bossa (“Telephone”), une pop/folk brumeuse (“Dream On Dream On”) ou encore du pur concentré Brit Mod 60’s (“Trouble”), à la vigueur contagieuse. Peut-être est-ce dû à cette pochette surannée, mais on croirait entendre dans “Position” un Midlake décomplexé, qui n’hésiterait pas à arroser de sucre ses mélodies aux couleurs d’automne. Si Spike reste de facture pop/folk, Pierre Bessero s’autorise encore quelques incartades abstraites (“People Are Talking To Me”) qui entretiennent le mystère autour de ce disque à la préciosité rare par chez nous. On se pique au jeu de ses oursins avec un plaisir accru à chaque écoute. Enfin, ce disque est sorti via la structure French Toast qui regroupe une dizaine de groupes parisiens que l’on ne saurait trop vous recommander (New Pretoria, The Chiltons... ). Paul Ramone

www.adecouvrirabsolument.com, mars 2007 (album Spikes)

Caché maintenant derrière le nom de son groupe The Urchins (les oursins), Pierre signe son retour après l'album de Marie et surtout une discographie plantureuse, qui fait de Pierre l'artiste le plus chroniqué sur ADA. De ces albums nous soulignions son talent d'écriture, trop souvent dans l'ombre d'un DIY qui parfois a des limites que les belles plumes ne supportent pas. C'est donc en groupe que Pierre nous revient, pour un disque où se côtoie compositions réenregistrées et réarrangées des précédents disques, et nouvelles chansons. Clin d'œil ou pas la pochette m'a de suite fait penser au five leaves left de Nick Drake. De peur de mettre les oreilles dans un album au service de la mélancolie incurable et nocive, je me suis approché du disque avec la précaution d'un chat voulant attraper sa proie qui elle batifole en toute insouciance. Alors, pas un hasard si trouble ouvre, son rythme enjoué, sa flûte au vent et cette voix qui frôle la rupture. Pas non plus déroutant que Paranoid nous revienne avec une coloration nouvelle, un habit mettant en valeur une chanson qui nous fait toujours autant craquer. Il en sera ainsi pendant les douze titres de cet album qui aligne les pépites pop avec une facilité déconcertante. Liens de ce disque, outre les mélodies qui ne trompent pas l'œil, la voix mais aussi cette flûte qui soulignent quand il faut, qui comblent quand le vide tente une percée. The Urchins est une sorte de Sebadoh qui ne voudrait pas nous perdre sous la distorsion, un groupe qui se rapprocherait plus de Belle And Sebastian (telephone). Entre moment de grâce poignante (dream on dream on / what do you have to say) que Neil Hannon ne touche plus, Hymne de fin de concert (it's now time) qui pourra s'offrir de l'élasticité, The Urchins prouve qu'il y a une vie après le célibat, un meilleur moyen de présenter les choses. Coup de cœur de ce début d'année. GDO

www.popnews.com, septembre 2006 (album Out)

Avant même d'écouter ce nouvel album, la réputation de Pierre le précède. Accumulation de disques, accumulation de concerts low key, omniprésence sur les sites et forum qui comptent, acharnement dans l'enregistrement, comparaison de ses méthodes à celles d'un Baby Bird, d'un Lou Barlow ou d'un autre barjo du DIY local : Kim.

Et puis, une fois le disque sur la platine, je comprends mieux le phénomène. Car ce disque est un concentré de ses efforts passés. Oscillant entre une pop électro qui sonne comme si Depeche Mode se servait uniquement de claviers d'occasions branlants (même qualité des chansons mais grosse différence de moyens) et pop indée ultra façonnée utilisant la ligne claire comme ligne directrice, "Out" fait le tour des multiples personnalités du bonhomme. Ce mélange entre électronique et acoustique surprend souvent et il faut parfois s'accrocher au pinceau parce que Pierre retire l'échelle mélodique classique, mais "Out" est un disque très agréable qui fonctionne comme les madeleines de Proust. Un brin de mélodie fait revivre toute une aventure amoureuse adolescente. Un écho de clavier renvoie l'imagination à la boum qui a été le point de départ de votre développement sexuel. Un brin de voix fait repenser aux heures solitaires suivant une rupture. Ça évolue comme ça, de bons moments oubliés en souvenirs sépia, sans qu'on s'en aperçoive. Et puis l'album se termine et la rêverie s'interrompt.

Si Pierre accumule les sorties c'est qu'il en a des choses à dire, des souvenirs à raconter et "Out" fait partie des bons souvenirs à garder près de soi. Gildas Le Pallec

www.liabilitywebzine.com, septembre 2006 (album Out)

Pierre, l'éternel recalé au CQFD des Inrocks, prolifique auteur-compositeur-interprète dont on ne compte plus les disques depuis ses débuts en 1998, nous revient avec Out plus obstiné que jamais à nous faire entendre sa musique qui, malgré des moyens modestes, a toujours autant de valeur. Pierre est un artisan qui, dans l'ombre ou presque, défend bec et ongles une certaine idée de l'indie-pop. Une pop à forte consonance folk et électronique qui laisse entrevoir des influences antérieures aux années 90. Certains arrangements, comme sur Can't Get Out, font même largement penser à du The The de la période Soul Mining ou encore l'esprit du disque peut évoquer la folie tarabiscotée des albums de Momus. Pierre est fidèle à lui-même, il poursuit ces pulsions boulimiques qui le poussent à écrire des morceaux aussi intransigeants que possible sur leurs qualités.

On a souvent reproché à Pierre, mais de manière affectueuse, ses petites maladresses. Out n'est pas exempt mais ce n'est vraiment pas ce qui devrait retenir l'attention. Out qui est un album relativement sombre n'en est pas moins touchant. L'ami Bessero, qui après tant d'efforts discographiques, ne baisse jamais vraiment la garde et continue de distiller efficacement son "néo-folk urbain" aux oreilles sensibles aux mélodies fouillées. Encore si Pierre trébuche par moments c'est sans doute par naïveté qui ne peut être que de bonne foi et on ne saurait mettre en doute plus avant ses qualités de song-writer. Mais il y a fort à parier que Pierre Bessero ne fait aucun cas des critiques négatives qu'on pourrait lui faire. Et quand bien même il connait un soutien fidèle de la part de certains webzines il sait pertinement que réaliser de bons albums ne suffit pas toujours à se démarquer de la masse. On pourrait même croire que le sort s'acharne contre lui jusqu'à ce que cela devienne incompréhensible. Pierre, ce bricoleur pop (pop, dans le sens noble du terme) fait, on le sait depuis longtemps, des disques de qualités et Out ne fait pas exception. Il rentrera dans une discographie exemplaire que seuls les curieux sauront apprécier. Fabien

www.adecouvrirabsolument.com, août 2006 (album Out)

Infatigable, Pierre le Woody Allen de l'underground musical français est de retour, mais était-il parti ? A peine nous quittions le bel ouvrage avec Marie qu'il nous revient avec Out, album électro pop tout de noir vêtu. N'apportant pas plus d'eau à notre moulin, ce Out est un record de plus dans l'escarcelle de Pierre. Comme un Bubka dans sa grandeur, il passe les barres avec une régularité qui se pare de perfection. Plus ouvert aux bruits extérieurs qu'à une tempête sous un crâne, Out pourrait se résumait à ce titre Oh Stories qui déloge les cinq albums de Baby Bird sur la première marche du home studio rmiste, fixant pour des jours et des jours le oh dans le marbre de nos girouettes de consciences. Rendez-vous dans deux mois ? GDO

www.popnews.com, février 2006 (album 1+2+3+4=10)

Chez POPnews, on vous parle souvent de Pierre. De fait, on aime bien ce compositeur polymorphe au talent mélodique affirmé. Faisant feu de tout bois, il n'hésite jamais à sauter du folk au rock en passant par l'électro et la pop. Conséquence : Pierre a livré depuis presque une dizaine d'année une discographie aussi longue que le bras.

Sur "1+2+3+4=10", Pierre passe ses chansons à la moulinette électronique. Du coup, si les albums précédents pêchaient parfois par leur manque de cohérence, celui-ci bénéficie complètement d'arrangements homogènes. On trouve ici un album complet, à la teinte harmonieuse et où l'esprit de New Order transparaît parfois.

A savourer dans l'attente du prochain opus de Pierre et Marie. Celui-ci sera complètement acoustique, bien sûr. Vinnie Terranova

www.popnews.com, février 2006 (album Pierre & Marie)

Du temps où je ne les avais pas encore perdus, feu mes grand-parents se partageaient tous les quatre les prénoms de Pierre et Marie. Est-ce pour cette raison que ce disque me parut d'emblée si familier ? Peut-être, mais après tout, peu vous importe et je vous en félicite. Car il y a dans cette presque douzaine de chansons assez de raisons objectives de se laisser charmer, pour ne pas s'encombrer en plus d'appréciations personnelles. Pierre n'en est plus maintenant à son coup d'essai et, loin d'être à la masse, continue de rouler sans que son talent s'émousse. Quant à Marie, les présentations n'ont pas besoin de s'embarrasser de formalités. Il suffit de l'entendre en duo avec son acolyte, dès les premières mesures du disque, pour être conquis par la contribution essentielle qu'elle lui apporte. Le ton est léger et acoustique, le tandem des voix occupe une place de choix en exergue d'arrangements où la guitare tient gentiment le haut de l'affiche, occasionnellement suppléé par une flûte, un piano ou un tambourin. Et tout s'enchaîne assez vite, sans temps mort, sans baisse de régime mélodique. Les morceaux se suivent d'ailleurs à une telle vitesse qu'ils semblent parfois avoir commencé avant que votre lecteur de disque ne soit au début de la chanson. Une certaine frénésie docile s'empare de votre oreille et si on quitte à regret une mélodie, on est vite consolé par la suivante. Entre les arpèges de guitare et l'harmonie des timbres, la belle voix féminine et celle du chanteur, qui sait jouer avec ses propres limites, le disque crépite agréablement et vous pourlèche de ses flammes. Le tout dans un format particulièrement peu encombrant (une demi-heure et des brouettes) qui désamorce à l'avance toute tentative d'y trouver autre chose que le réconfort adéquat. Allez, même si vos grand-parents n'ont pas (eu) les bons prénoms, vous prendrez bien du plaisir à écouter ce disque au coin du feu. JC Dufeu

www.adecouvrirabsolument.com, février 2006 (album Pierre & Marie)

Je vais vous parler de Pierre et de Marie. Pas d'inquiétude à avoir je ne vais pas vous faire la biographie des époux Curie qui auraient selon Desproges plus dû consumer leurs ardeurs dans le sexe que dans la masturbation du radium, mais de Pierre et Marie le duo. Pierre aka Pierre Bessero est bien connu de nos services, étant certainement le recordman des ressources sur le site avec une bonne demi-douzaine de chroniques, deux participations à nos compilations et une interview. Marie participait ici et là aux différents albums de Pierre mais jamais en tant que co-leader de cette production florissante. Pierre & Marie n'aura pas mis longtemps à nous convaincre, Pierre offrant là les plus belles de ses compositions, comme si la présence féminine arrondissait les angles et évitait les accès lo-fi souvent trop aiguisés et piquants. Ici Pierre y chante comme jamais, des chansons à pleurer même en pleine période d'euphorie. On y découvre un Pierre dompté presque touchant qui n'en mène pas large face à madame. Des chansons à l'os sans fioriture le duo répondant à merveille à nos désirs de rendre l'instant à la fois intemporel est poignant. Des chansons qui nous font songer à Leonard Cohen (le sublime light in the sun), des chansons nous ramenant à une autre époque, des chansons à la simplicité qui ne signifie pas facilité. Pierre tient son chef d'œuvre. Come to me just let go. Gros coup de cœur. GDO

www.benzinemag.net, janvier 2006 (album Pierre & Marie)

Si l’on doit à Pierre et Marie Curie la découverte de la radioactivité, on doit à ce Pierre et à cette Marie là un album de folk en tendem acoustique qui devrait ravir ceux qui avait pu les découvrir à travers les précédents opus de Pierre, plutôt différents de celui-ci. S’il fallait chercher plutôt du coté de Beck pour Pierre en solo, en duo avec Marie, c’est plutôt du coté de Simon & Gartfunkel voire du folk psychédélique (et donc finalement encore un peu de Beck) qu’il faut chercher. Au final, un album charmant et bien sympathique. (3.0) Benoît Richard

www.positiverage.com, décembre 2005 (album 1+2+3+4=10)

La pochette reprend l'art aborigène… j'apprécie. Musicalement, Pierre renoue avec une (electro)pop-folk lo-fi mais travaillée. On regrettera juste certains arrangements limites et les rythmes electro froid qui sonnent particulièrement mal… Heureusement, les voix rendent l'ensemble chaleureux. Mathieu Gelézeau

www.pinkushion.com, novembre 2005 (album 1+2+3+4=10)

Pierre Bessero (" Pierre " pour les intîmes) est un boulimique du son : depuis 1998, il cuisine tout seul des disques d’electro-folk - de plus en plus electro que folk d’ailleurs - à raison de deux par an et ce avec une régularité quasi-métronomique. Comptant bien détrôner Robert Pollard dans sa quête d’ériger une pyramide discographique, Pierre (et ses musiciens bricolo attachants) charme autant par ses qualités que sa maladresse. Son nouvel opus 1+2+3+4 =10 distille une electro-pop bordée de synthés cheap et chaleureux. Sa voix ne chante pas vraiment, mais sur "Things That Stay the Same" on croirait entendre Damon Albarn. Il faut bien sûr faire un peu le tri au milieu de ce bric-à-brac, mais tout le monde devrait y trouver son compte. Car par-dessus tout, Pierre conserve cette aptitude pop : à savoir torcher des pop songs solides. Les amateurs de mélodies entraînantes seront comblés ("Where Can We Find Lost", "It’s hard To Believe") en passant par les bidouillages electro un peu zélés à la Stephen Jones ou Her Space Holiday. Sans être vraiment vache, on peut affirmer que l’enclos musical de Pierre abrite davantage la dépressive Noiraude que la Vache qui rit (il fallait la faire, désolé). Avec 1+2+3+4 = 10, l’addition est juste, le pourboire sera généreux (oula Paulo, c’était celle de trop, Bang !). Paul Ramone

www.adecouvrirabsolument.com, août 2005 (album 1+2+3+4=10)

Heureusement pour nous Pierre Bessero est meilleur en math (que nous en orthographe) car il pourra sans trop de peine nous renseigner à l'album prêt sur le nombre de ses disques. Depuis plus de trois ans il est rare de vivre plus de six mois dans ces cartes postales musicales qui finiront un jour par être aussi recherchées que les K7 de Daniel Johnston. N'allez pas croire en une quelconque classification de notre Pierre en fou chantant, bien au contraire. Pierre avance, et Pierre qui roule amasse…Cette addition penche cette fois vers une électro aussi minimale que claire. Pierre réussi le croisement d'un Philippe Katerine qui aurait partiellement abandonné les substances verbales post vision de l'intégrale de Groland, et de Kratwerk mangé tout cru par daft punk avant lavement baryté. Tout est ici net, et Pierre parvient même à ne jamais nous lâcher le long de ces dix titres, alignant les prouesses, même celle du tube imparable (dreams i slept with). Dix donc, comme un dix sur dix, un meneur de jeux à l'ancienne, la note maximale tolérée avant la statufication définitive au rang d'empereur. Balaise en math, mélodiste qui s'ignore, Pierre Bessero frappe à votre porte. Ne vous inquiétez pas de sa présentation, il sera tout sauf un représentant de commerce, surtout quand il vous chantera avec la violence d'un orage pyrénéen My share. Ce type nous étonnera toujours. GDO

Froggy's Delight, juin 2005 (album 1+2+3+4=10)

1+2+3+4=10, nouvel album du très prolifique Pierre (non, pas le fils du pote à Voulzy) prend encore une fois une nouvelle direction. Le précédent disque RSCHN" amorçait déjà ce changement.

Loin du folk que Pierre (et Marie) distille en concert ou sur nombre de ses précédents albums, ce nouveau disque est résolument électro. Mais pas de l'électro au beat répétitif pour danseurs décérébrés. Non il s'agit ici de travaux certes faits de bouts de ficelles (façon de parler) mais pourtant très élaborés, voir sophistiqués sans néanmoins devenir intello ou prise de tête.

Pierre réussit ici la double prouesse de ressortir des sons synthétiques oubliés au fin fond des années 80 et de ne pas être barbant avec ça ...Et, encore plus fort, de convoquer ses vieux démons, Mark E Smith en tête pour une orgie musicale étonnante et fascinante.

Tordues, torturées, les mélodies de Pierre n'en demeurent pas moins entêtantes. D'ailleurs comme il le dit lui-même, il y a finalement pas mal de guitare dans ce disque. Ce qui ne veut rien dire en soi mais qui apporte ici une ligne directrice finalement plutôt pop, à peine cachée.

Ainsi d'ailleurs se termine le disque, par une très douce chanson pop intitulée "I think I had Enough". Crois nous Pierre, en ce qui nous concerne nous n'en aurons jamais assez de tes compositions. David Didier

Blog de LA FRESTO, mai 2005 (album 1+2+3+4=10)

Bon, d'accord, l'excellent nouvel album de Pierre est sorti début avril 2005 et c'est seulement aujourd'hui que j'en parle... Quelle honte ! Faut dire que j'ai été pas mal absorbé par diverses choses ces derniers temps : des problèmes juridiques (enfin pas encore complètement) à régler, des problèmes de santé (je passerai sur les détails), des problèmes de temps (c'est habituel chez moi désormais) et, heureusement, des projets en cours de finalisation (Choral Top, le 3e album de La Fresto, la mise en place d'Off & Green et j'en passe...)
Cela étant dit, je n'ai tout de même pas oublié d'écouter les perles musicales qui sortent de-ci, de-là. Le nouvel album de Pierre fait partie des productions que j'attendais avec une certaine impatience, dans un style assez différent toutefois de ce dont je parle habituellement ici. Ce qui est touchant chez ce Parisien, c'est sa capacité à assimiler les courants. On est loin, avec ce dernier opus, d'une folk relativement démunie, d'une acrobatie rituelle. Et c'est là où je suis comblé à l'écoute de 1 + 2 + 3 + 4 = 10, car l'électro, déjà presque domptée dans ses précédentes productions, tient une place, quand même (n'ayons pas peur des mots) prépondérante. Dans les rythmiques, d'abord, puis, surtout, dans l'utilisation de sons tout droit extraits de limbes aphextwiniennes, voire transfigurées par une électricité pop des Beach Boys. Attention, Pierre ne fait pas de la folk-pop-surfingpeople ! Non ! C'est beaucoup plus compliqué que cela ! Il y a dans ces dix nouvelles compositions quelque chose de complètement fou (vous allez me dire que Brian Wilson n'était pas quelqu'un de très fiable ?), d'inattendu, de parfaitement électro-punk-folkybluesy-Yeah-Man ! Je ne saurai comment qualifier de manière sereine ce travail... Mélodies impeccables, voix d'une tonalité pop indéniablement attachante, arrangements d'une subtilité (peut-être, parfois, un poil trop arithmétiques) déconcertante. C'est efficace ! Terriblement !
Bien des groupes qui sortent régulièrement de la soupe n'ont pas ce goût salé-sucré-poivré qui nous colle à la peau, qui nous donne envie d'aimer la musique. Monsieur Pierre, respect ! (et puis, quelle belle voix féminine sur it's hard to believe). La Fresto

www.benzinemag.net, avril 2005 (triple compilation Pierre-Compiled)

Pierre se met en trois pour nous offrir le meilleur de lui-même, soit 3 cds pour nous faire partager sa musique composée entre 1998 et 2004. Artiste prolifique, Pierre est un touche à tout qui n’hésite pas à aller taper dans tous les genre pour donner à sa musique toute sa particularité. En compagnie des Urchins et de sa compagne Marie, il compose des chansons qui rappellent Beck ou un certain Baby bird, avec cette façon si particulière et rare de mêler avec beaucoup de savoir-faire chant, guitare et beats extraits de machines. Avec tout ça, Pierre navigue entre pop, folk et électro et et tient ferme la barre de son petit bateau. Le résultat est souvent surprenant et nous entraîne dans un univers plutôt singulier plein de chouettes chansons. Pierre : Un artiste qui mérite la lumière. (4.0) Benoît Richard

www.echo62.com, février 2005 (album My Own)

Un précieux mélange de folk, de pop, de rock, de musique électronique. Ça ne ressemble à rien et c’est bien ce qui fait le charme de ce CD ! Le 13e album d’un artiste parisien, qui, tout seul comme un grand, " à la maison ", aligne des perles. Sa voix est envoûtante, ses mélodies troublantes, ses arrangements déroutants. Dans l’univers des artistes indépendants, underground, Pierre Bessero est à deux doigts du génie. Et nous ne connaissons pas de " staraqueux overground " qui lui viennent à la cheville.

www.liabilitywebzine.com, février 2005 (triple compilation Pierre-Compiled)

Pierre rempile. En 2002 il avait déjà compilé sur deux disques ces meilleurs titres composés entre 1998 et 2002. L’opération ici est donc une version étendue avec un troisième cd rappelant les meilleurs moments des 5 derniers albums sortis en 2003 et 2004. Prolifique. (voir les chroniques de 'My Own' et de 'Rsrchn') Il n’est pas tout seul non plus. Son groupe les Urchins lui prête parfois mains fortes, ainsi que sa compagne Marie. Une de ses particularités est de sortir tous les titres qu’il compose et c’est là que l’on voit sa force. En effet tout n’est pas parfait mais Pierre est capable de vraiment belles choses.

Sur ces albums il tente toujours une certaine cohésion de style entre les titres perdue évidemment dans cette compilation. Mais en contre partie les titres faiblards sont esquivés pour laisser place à tout ce que l’on souhaite écouter de sa part. Ca alterne donc entre pop, pop-folk, electro-pop et même rock aux accents de garage avec le très bon ‘he’s the man’. Ces ‘tubes’ sont là avec des ‘john mctiernan’, ‘my own’, ‘killer’ ou encore ‘you are everything i love’. Même après filtrage il y a donc encore beaucoup de matériel sur ces trois cds. Mais quelle meilleure manière de découvrir l’univers de cet artiste ? De ce french-beck hansen ; original, touche-à-tout mais surtout talentueux. Le tout est uniquement disponible sur son site web et servi dans un coffret rouge du plus bel effet. 7/10. Jean-Marc

www.splendidezine.com, septembre 2004 (album Rsrchn')

While the concept of well-equipped sort-of-musicians cranking out CD-R masterpieces from their bedroom studios is now beyond old hat, they're almost never as good as Parisian Pierre Bessero. There's a difference between songwriters and song-makers; most of this new crop of self-starters are merely the latter -- the user-friendly software takes care of the rest. Pierre is both, and his songs offer winning melodies and structures side by side with studio trickery and modern electronic theatrics.

He's experimented with straight-ahead folk in the past, but on Rsrchn' he returns to his more typical electroacoustic style. Actually, he has called this album the "little brother" of his 2002 release, Searchin', and it's in the same post code as other eclectic, self-produced acts like Skeletons and Namelessnumberheadman. "CRC" opens with frenzied swathes of crunchy power chords and later slips into a halcyon picked interlude, then (naturally) brings the rock back. "Refrain Refrain" is a deceptively peppy breakup song, focusing more on the message bearer's tension than on the anguish of either party. Pierre, in his mild-mannered, breathy voice, is frank when he sings, "It's time to handle it, we won't have to drive far / oh it won't really hurt if you think about something sweet / like all the places you're heading to and will never meet."

A cover of "I Shot the Sheriff" translates surprisingly well to keys and synths. Pierre only truly falters on the meandering "Til I Go Insane", which exposes a pitfall of working solo -- he could have used a partner to advise against unleashing that unfortunate falsetto. Ouch. Otherwise, Rsrchn' is a superb disc that will no doubt be criminally underheard. Justin Stewart

www.liabilitywebzine.com, août 2004 (album Rsrchn')

 Dans la famille des groupes / artistes autoproduits, ils y a ceux qui savent s’y prendre et qui sont très motivés pour que l’on écoute leurs disques. Pierre en fait partie, et il détient sans problèmes le record d’e mails de relance. Et forcément, ça finit par payer. Ce nouvel album autoproduit contient 8 titres à la frontière du rock et de la musique électronique. La production est bien léchée et donne envie de se pencher sur le travail accompli. Les sons électroniques ne sont pas toujours de très bon goût (mon bon goût bien sur) mais les compositions sont en elles mêmes assez intéressantes. On sent un réel travail d’artisan passionné de conception musicale. Un mec qui travaille autant ne peut finir que par être récompensé. Ce disque est très bien foutu, même si toutes les chansons ne donnent pas envie d’être mises en boucle. Je prefere celles ou les guitares sont plus présentes., et bien sur cette reprise de Bob Marley (I shot the sherif) en conclusion. J’ai donc envie de dire à Pierre qu’il est sur la bonne voie…voilà, c’est fait. Enfin. 6/10. Dorian

 

www.foutraque.com, juillet 2004 (album My Own)

Remballez le carquois et les flèches.
Il ne s'agit nullement de louer ici les vertus d'un album (encore hypothétique à ce jour) de notre chroniqueur émérite, Pierre Andrieu, pas plus que d'un panégyrique dédié au fiston d'Alain Souchon, qui, soit dit en passant, aurait mieux fait d'adopter le profil bas de son camarade d'enfance Mathieu Chedid.
Un -p- (avec un petit p, j'insiste !) lui aurait mieux convenu, mais je ne lui jette pas la pierre (!) : les lois du marketing sont impénétrables.
Non, on évoquera ici l'œuvre d'un habitant du "far-west" parisien, Pierre, donc, qui, dans un relatif anonymat, poursuit une œuvre féconde et protéiforme.
My own est en effet son 14ème opus (c'est sobrement écrit sur le disque) ; on attend déjà le 16ème ! (Rsrchn', au titre très Prml Scrm, son quinzième opus en six ans, a déjà fait l'objet de critiques élogieuses dans la presse dite "underground")
Sur ce disque, il propose 10 vignettes miraculeuses, qu'il regroupe lui-même sous l'étiquette, peut-être un chouia réductrice, de néo-folk urbain (subtil mélange de folk, de rock et d'électronique, avec une pointe de psychédélisme).
Parfois proche de Burger / Kat Onoma (Don't matter to me now), d'un Beck (ou plutôt d'un Kim, l'Hansen girondin), ce stakhanoviste du home-studio n'est pourtant pas un pâle copieur et convainc tout du long, au gré de compositions joliment arrangées (sans trop de moyens pourtant - le DIY* à on paroxysme) et portées par un superbe timbre.
Reste désormais à voir le phénomène en live : ça tombe bien, deux dates parisiennes sont proposées à la rentrée avec son groupe de scène, The Urchins, qu'il compte d'ailleurs bien faire enregistrer un jour à ses côtés !
Mais où (et quand) s'arrêtera-t-il ? Jérome Crépieux

www.popnews.com, juillet 2004 (album Rsrchn')

Dans ma Grande Ecole de quand j'étais plus petit, il y avait un bar des élèves. Si le garçon timide et peu sociable que j'étais à l'époque osait en franchir le seuil, il ne voyait souvent qu'un comptoir sans personne derrière et une porte d'où s'échappaient des volutes d'une fumée suspecte et les lourdes basses d'un disque de reggae. A l'époque, je préférais écouter Baby Bird dans ma chambre, et j'ignorais donc que derrière les jointures peu étanches de la porte de la réserve se dissimulait un Baby Bird en herbe. Pierre, puisque c'est de lui qu'il s'agit (et non du fils d'Alain Souchon) a en effet depuis quelques années la fécondité dont faisait preuve Stephen Jones dans les années 95-97 : ce "Rsrchn'" - pour "Researchin'", sans les voyelles, à la Primal Scream - est en effet si je compte bien son treizième album (bon, ok, il y a un peu de triche, certains dans le nombre sont des compilations de morceaux des précédents). Déclaré successeur d'un "Searchin'" expérimental, ce nouvel album est pourtant, pour user d'un anglicisme, la plus "focused" des oeuvres de Pierre. Celui-ci y révèle une habilité remarquable pour l'agencement de sonorités synthétiques et, plus ramassée, moins nonchalante peut-être, sa musique se fait saisissante dès le premier morceau, un "CRC" qui conjugue avec talent mélodie suave et accompagnement furibard, calme et intensité. "Sounds XI" et "Til I Go Insane" feraient également office de brillantes musiques de jeux vidéos pour console Nintendo première génération. Mais le sommet du disque est à chercher vers sa fin : l'épatant "WK LN" montre que depuis le déjà tubesque "Don't Hang Around", Pierre a su encore raffiner et resserrer son écriture en en conservant la subtilité et la souplesse. L'album se termine avec une reprise fraîche et sans complexe du "I Shot The Sheriff" de Bob Marley. Tiens, cela me rappelle quelque chose... A l'arrivée, un mot s'impose : xcllnt. Guillaume

www.liabilitywebzine.com, juillet 2004 (album My Own)

Ce que j’aime, en écoutant pour la première fois un CD reçu directement d’un chanteur, c’est l’expectative dans laquelle on se trouve : à l’inverse des disques achetés, souvent, on n’a aucune idée de ce que l’on va entendre. Contrairement aux habitudes, ici, pas de bio. Une pochette bleue, sobre. Au dos, juste la play-list (les titres sont en anglais) et une adresse internet. Le site n’est pas non plus très explicite sur la vie du jeune homme. Un fait marquant : depuis 1999, il a fait 13 disques (My Own étant l’avant dernier en date. Et voilà, j’ai déjà un train de retard…). Passons au disque lui-même Un CD-R recouvert d’une étiquette toute blanche ; juste un numéro, en rouge. Pour moi, 0014. Les indices sont minces…

C’est parti…

Une guitare acoustique, un léger rythme. L’ambiance est sympa. Et là, premier choc : une magnifique voix grave et sensuelle se pose là-dessus. Quelques frissons plus tard, je me remets doucement, pour apprécier pleinement cette pop mélancolique et sombre. Le deuxième titre reste dans la même tonalité. Mais "Paranoid" nous propose une pop plus légère et sautillante, soulignée par des sonorités ludiques. "Little Man", quant à lui, joue dans le registre folk. Je croyais avoir à peu près saisi la tonalité de l’album, mais voici que Pierre me balance un morceau complètement instrumental ("Sounds X"), aux intonations beaucoup plus électriques, et parfois psychédéliques. Avec "Favourite melody", on se replonge dans cette pop teintée de folk qui semble tout de même être son style de prédilection. Sur ce titre, les arrangements musicaux sont particulièrement riches ; de jolies petites pirouettes au synthé ajoutent une pointe d’allégresse à ce morceau. La suite de l’album reste dans la même veine, chacun des morceaux apportant sont petit lot de bonnes surprises musicales. Je ne vais pas tout vous dévoiler, il ne faut pas que vous ayez l’impression de connaître l’album par cœur lorsque vous l’écouterez…

Car oui, je vous conseille vivement de l’écouter cet album. Il est réellement le résultat d’une grande maîtrise à tous les niveaux. Et là où Pierre fait preuve de génie, c’est que l’album n’est pas parfait : il n’est pas lisse et policé comme ceux de certains groupes qui veulent trop bien faire. Cet album vit, et ne demande qu’à s’exprimer dans votre platine. Voilà, c’est dit. 8,5/10. Claire

www.lecargo.org, juin 2004 (album My own)

Stakhanoviste tout commence par la newsletter, (un brin) surréaliste, de notre homme. Puis par une galette envoyée, un numéro imprimé sur le dessus (014, en l'occurrence) sans aucune autre indication. Pas de pseudo dossier de presse, pas même la petite carte habituelle. Histoire de bien nous faire comprendre que Pierre ce qui compte pour lui, c'est que l'on parle de sa musique, et pas autre chose. Et c'est vraiment pas fait pour nous déplaire. Je ne ferai donc pas autrement après cette présentation réduite à l'extrême, juste rajouter, en dernier lieu, que notre homme est un véritable stakhanoviste de la musique, qu'il a enregistré, seul ou presque, depuis 1999 pas moins de 13 albums et que my own, l'album dont il est ici question est son douzième disque.

Seul ? 10 titres, au son plus que brut. Mélodies souvent riches (de leur nudité, tant qu'à faire). Une voix intrigante, du genre à vous filer des frissons, quand la pluie tombe ("rain falls down", le premier titre), et plus généralement sur la quasi-totalité des titres, à l'ascendance rock tendance anti-folk bien marquée. Quelques arpèges de guitare, micros qui crachotent parfois, un son de batterie très (trop, certainement pour certains) artisanal, relevant presque du cliché. D'autres fois même, il n'y a pas de voix ("sounds x"), on pense alors beaucoup plus à des petits bricolages electro rigolos. Pas démago pour deux sous, pas du genre "vous allez voir ce que vous allez voir, mon disque va vous en mettre plein la vue" donc. Et si des titres ("before the end") tendent vers le psychédélisme des sixties, pas question pour autant de s'enfermer dans la surenchère. C'est simple, touchant, amusant. un disque pour la tête, pas pour les pieds. Un disque fait tout seul, et à écouter accompagné ou non. Assurément, Pierre a mis en application ses préceptes : "do the best you can do / don't lose your time and cry/just use your mind". Antoine Bayet

www.popnews.com, juin 2004 (album My own)

Pierre définit lui-même sa musique : il compose du "néo-folk urbain". Il prend ainsi le risque de s'enfermer dans un genre musical particulier.
De fait, sa musique ne saurait se réduire à un genre : elle est duale. Parfois sombre et oppressante, d'autres fois lumineuse et apaisée.
Ce deuxième aspect de "My Own" est le plus convaincant. C'est aussi le moins immédiat.
En effet, l'album ne dévoile ses richesses qu'à partir de "Paranoïd", son troisième morceau. Le chant y devient plus intime, les arrangements plus aérés. "Little Man", "Favourite Melody" et "Killer" sont de petits moments de pop douce-amère qu'on déguste avec plaisir. Sur "Before The End", Pierre réussit même à réconcilier ses deux facettes : une fin tragique complète parfaitement cette comptine folk.
Mêlant ballades acoustiques et déluges électronico-électriques, "My Own" pêche parfois par manque de cohérence : docteur Jekyll dans ses bons moments, mister Hyde lorsque son inspiration débordante l'entraîne sur des chemins où il s'embourbe au détriment de la légèreté dont on le sait capable par ailleurs ("Don't Matter ..", "Sounds X").
Pierre n'est cependant pas loin du but : les aspects les plus ensoleillés de "My Own", album sincère, nous promettent certainement de beaux lendemains. Vincent Subverville

www.adecouvrirabsolument.com, juin 2004 (album Rsrchn')

Cette nouvelle livraison de Pierre est avant tout un modèle de cohésion dans sa propre déconstruction. Mouvementée comme jamais, l'ouverture (CRC) de ce nouvel opus de Pierre écrase tout ce qu'il a pu faire. En trois minutes les aspirations de celui ci éclatent et basculent dans la réalité plus que dans les traînées d'une inspiration qui traînait des pieds à accoucher de son désir. Et il en sera de même jusqu'à cette reprise de Marley qui me fera peut être enfin aimer le reggae. Du planant refrain refrain, au carillonnant et aérien (AIRien ?) problem, tout est fait dans ce disque pour comprendre que l'inconfort peut parfois être douillet. Avec certainement son meilleur album à ce jour, Pierre concilie son désir de mordre la frange et de faire de la dentelle pour les yeux. Merci encore monsieur Pierre. GDO

La Magic Box, mai 2004 (album My own)

Cela peut paraître invraisemblable mais, entre 1998 et 2004, Pierre (à ne pas confondre avec le fils à maman, pourquoi tu m’as fait chui pas bo…) a enregistré 13 albums, tous en autoproduction.

Avant dernier né (car ce phénomène en a ressorti un autre depuis), My own, est un bijou de ce que Pierre appelle lui-même, et à juste titre, du néo-folk urbain. La recette est simple : mêler des ballades folk à quelques bidouillages électro-électriques plus ou moins perceptibles. Le résultat se rapproche le plus souvent de la scène anti-folk actuel, dont il pourrait en être le précurseur !
Mais, par son approche individuelle, mélancolique et prolifique, Pierre rappelle sans conteste un certain Babybird ou, plus proche de nous, Kim. De par sa vision conceptuelle de la pop ou du folk, on y trouve un petit air de famille avec Sébastien Tellier.

Quoi qu’il en soit, My own est un album rempli de bonnes surprises, des plus folk Rain falls down ou Little man à l’excellente électro de Don’t matter to me now.
Out of this world (ou tout simplement) in another land, Pierre pourrait être le nouveau Beck, mais en France, aujourd’hui, maintenant, he’s just this little man in green with all the treasures in his hands.
Plus de 100 chansons à découvrir pour rattraper le temps perdu en allant sur http://pierre.bessero.free.fr. Mike S.

www.soitditenpassant.com, avril 2004 (album My own)

Ce que j'aime avant tout dans ma position de chroniqueur SDEP, c'est les surprises que me fait ma boîte aux lettres.

Parce qu'on pourrait croire qu'après des années à grenouiller dans le marigot de la musique indépendante, on a tout vu, tout lu, et surtout tout entendu. C'est une sensation qu'on peut avoir au rayon disques du supermarché ; mais finalement, il y a un monde indépendant qui n'en finit pas de surprendre.

Alors voilà : un jour je trouve dans ma boîte aux lettres un disque, CD-R le plus farouchement Do-it-yourself. Pas de bio, pas de courrier. Une mention "listen to that sucker disc" pour toute note d'intention. C'est là que je me rends compte que je ne suis pas encore un vieux con. Malgré toute l'importance que j'attache à l'objet disque, je me suis tout de suite dit "c'est qui ce tordu? ça a l'air vachement bien". Quand je dirai "c'est quoi cette merde" dans les mêmes circonstances, promettez-moi de m'abattre ; je serai ce jour-là perdu pour l'art. En plus le type a le même prénom que moi, je me sentais tout de suite impliqué. J'ai toujours pensé que je devais être le seul à m'appeler Pierre et que les autres n'étaient que des imposteurs. Rassurez-vous, j'ai assoupli cette position avec le temps, et surtout en rencontrant des Pierre de qualité. J'aime autant vous dire tout de suite que celui qui nous intéresse ici en fait partie.

Une fois l'effet de surprise passé, et moi installé au bureau, le disque rejoint le lecteur. Et là tout s'arrête. L'apparence DIY du support n'illustre en rien la finesse de l'œuvre. Je découvre une superbe collection de pièces pop. Notre PIERRE maîtrise son affaire ; autant l'écriture que la production, puisque l'album est lui aussi fait à la maison. Pas la peine de se payer une résidence à Abbey Road pour accoucher d'une merveille pop. Ce qui fait toute la différence, c'est un langage qu'il faut acquérir. Le songwriting pop est une véritable langue étrangère, avec ses finesses, ses verbes irréguliers, ses tournures exceptionnelles, sa concordance des temps, ses subjonctifs... des milliers de bizarreries de forme qui permettent d'exprimer un propos sensible et émotionnel.

A ce compte-là, PIERRE est un véritable linguiste, tant il semble maîtriser les ficelles de l'écriture pop. La démonstration est magistrale, une vraie leçon pour apprenti songwriter moderne. Après rapide enquête, enfin visite du site du monsieur, on apprend que sa discographie va bientôt nécessiter pour l'énumérer des mains polydactyles. Mais comment avons-nous pu ignorer PIERRE tout ce temps? C'est le miracle de la musique indépendante, et son drame : vous avez peut-être un songwriter surdoué à l'étage au-dessus et vous n'en saurez jamais rien. FunkyRate 8/10. Pierre Priot

www.indiepoprock.com, mars 2004 (album My own)

A l'instar du Bordelais Kim, il existe un autre énergumène, parisien lui, capable de sortir un album par mois, avec pour chaque album, un style différent, allant du rock, du folk, à l'électro...13 albums depuis 1998 tout de même.

Ce "My Own" offre la facette intimiste et minimaliste de Pierre Bessero, univers tout de suite convaincant et familier : voix chaude et douce, instrumentation soignée au service de vraies chansons, pas du tout victime du Stakhanovisme de son auteur, du rock atmosphérique de "Don't matter to me now", à la pop-song parfaite "Paranoid", en passant par de tendres ballades "Little Man", "Killer".

Guitare acoustique, Piano et Voix prédominent l'ensemble, pour un résultat assez classique, s'autorisant toutefois quelques expérimentations, telles ces boucles passées à l'envers sur le formidable "Favourite Melody" que l'on croirait emprunté aux Eels.

Album vraiment agréable, reste à se plonger dans la discographie pléthorique de Pierre, et attendre avec impatience le premier album d'Urchins, son groupe, où il chante et joue de la guitare... ça sera donc son 14ème album... Seb

www.splendidezine.com, février 2004 (album My own)

Perhaps I've had to endure one too many open-mic assaults when all I wanted to do was read, or maybe it involves my own inability to do anything beyond comping Led Zeppelin and Love and Rockets tunes, but I don't feel that there's much left to do with the acoustic guitar/vocal shtick. The first strum of an acoustic guitar puts my brain into hypercritical mode. I dare you to impress me, little strummer boy!

The majority of Pierre Bessero's music (yes, he actually is French) is extended singer/songwriter type stuff, which means that there's a little orchestration here and there to spice things up -- nothing special, right? As soon as your cynical ears hear it, you'll remember all the great artists who've earned the right to have their way with your emotions. Strains of Syd Barrett, Belle and Sebastian, Robin Hitchcock and John Frusciante's solo work all come to mind as My Own has its way with you. Opener "Rain Falls Down" begins with a minimal yet rhythmically intricate acoustic guitar pattern mingled with drum machine. At this point, you'll think, "This is good, but of course, the vocals will suck". Au contraire -- remember the guys I mentioned above? Bessero holds his own in this company of gentlemen: his voice has a smooth, honest, untrained (in a good way), hypnotic character. As the harmonies twist beneath the biting lyrics ("Did you send that letter / my address, well you know it hasn't changed"), the music unfolds into a drone of subtle synth tones and electric guitar. "Paranoid" follows a similar pattern, weaving a counterpoint of quick, medium and slow rhythms in the drums, guitar and voice, respectively. Little piano licks complement the piece, while unison vocal "harmonies" hauntingly recall John Lennon (think "Being For the Benefit of Mr. Kite"). On "Do Your Best (Cold Version)", Bessero proves that his music can make even the most ordinary, banal lyrics meaningful ("Do the best you can do / it's gonna pay off some day / when things look bad, don't lose your time and cry / just use your mind").

Bessero has been recording since 1998. He churns out a CD every couple of months, then plays around Paris to support it. It's probably about time his music got the recognition it deserves. Seriously, the only difference between Barrett, Hitchcock et al and Bessero is that Bessero's music is pressed on a home PC, the cover art pulled straight from a clipart program and the Memorex tag poking out from beneath the CD label. Dave Madden

www.adecouvrirabsolument.com, janvier 2004 (album My own)

Pierre est extrêmement productif… peut être même trop (c'est bizarre d'écrire cela), car on est un peu perdu dans son immense discographie. Pour situer la chose My own doit être sa douzième sortie ou dans les environs en seulement cinq ans. Une musique bricolée, des guitares un peu bancales, une musique proche parfois de Smog… Sauf que pour Pierre sa saison préférée n'est peut-être pas l'automne. My own n'est pas trop mélancolique, plutôt optimiste. Un morceau comme Paranoid, excellent soit dit en passant, nous fait même faire papapapapapapapapa, comme les Beach Boys avaient pu le faire, et ça on adore. On se demande d'ailleurs où Pierre va chercher toutes ses idées, car on peut être productif mais faire de la daube… Or Pierre est productif, mais fait le meilleur des bœufs bourguignons. Seul à maître à bord, il enchaîne les petites pop songs, et My own se révèle être un disque extrêmement jouissif. En attendant un prochain album qui ne saurait tarder au vu des statistiques impressionnantes du Monsieur, on s'attarderait bien un petit moment sur ce My own. En vous remerciant. Vinz

www.adecouvrirabsolument.com, janvier 2004 (chronique de 6 albums)

Après s'être occupé des compilations de Pierre Bessero, celui-ci a préféré nous envoyer sa discographie, ses productions multiples, au son chaotique, à l'énergie folle ou maîtrisée qui peuvent se targuer de rassembler autant de facettes que pouvait en laisser Lou Barlow le long de ses escapades que ce soit via le Folk Implosion, Sebadoh et son projet le plus intimiste et le plus barge Sentridoh. Pierre est de cette veine, se proposant comme unique ligne directrice de ne rien s'interdire (sauf du son des disques) tant que le frigo est plein, on pourra toujours faire des assemblages qui feront, si ce n'est le régal des papilles, au moins cela le comblera. S'éloignant d'une écoute chronologique, nous avons donc tout écouté, tout entendu et nous avons nous aussi décidé de rien nous interdire, et de prendre ces disques, pour ce qu'ils sont, la respiration d'un homme, qui à défaut de posséder une paire de poumons, possède la fibre de l'écriture, et l'amour des notes.

More Megabytes Pour ce disque, la cohérence relative est de mise. Dans celui-ci Pierre se fait le pape de la musique américaine traditionnelle, mais la sienne pas celle des livres (all alone / when love is gone) et distille une folk song d'anthologie (when love is gone / hello / gone for good). A force de distiller, Pierre frise l'éthylisme, même quand il parle d'amour (marie), se déguise dans le costume de one foot in the grave (homeless) et enregistre les pulsations de son cœur au fond d'un vide grenier (little birds ugly eagle). More megabytes est une sorte de disque que Syd Barrett aurait enregistré au bord de l'épuisement comme par adventures (on a lonely plain).

Urchin Plus tourné vers une electro de Monoprix sous amphétamine, urchin regroupe neuf morceaux où la passion l'emporte sur la raison, et la raison sur le rêve. Après une electro pop de bonne facture, comme un pont entre House of Love et Console (don't hang around (hard version)), mistake, elle, avance par erreur cherchant tout le temps après son chemin. L'écho sera un fil d'Ariane (there's no time to waste) histoire d'enfin voir les grands espaces (hang on) liant deux mondes, dans le désenchantement ou la dilettante. De Bob Dylan (light in the sun) à sounds VI et sa montée en puissance d'un instru electro malade et venimeuse, Pierre pratique enfin un principe celui de l'addiction. Urchin est en fait une came de présentation pour une consommation future.

Tear Down My Love Ce disque est sous influence, celle d'une Nico en voyage en Californie (who's coming), celle de Kraftwerk (tear down my love) comme une offrande des teutons pour éviter de la techno basique (you) en attendant les cours de New Order (no time). By my window qui reste l'exception de ce disque, est un pure moment de plaisir d'écriture avec une jolie simplicité de construction. Pierre étant gentil pour se faire pardonner de son dream attack (cauchemar aurait été un meilleur titre) il nous offre un voyage en décapotable le long des grandes routes (burning hell) pour une chanson canaille. Sous influence nous avons dit.

Winter Reruns Peut être le plus intimiste de ses disques, winter reruns est aussi dans celui que les classiques sont à trouver. Que ce soit winter reruns et sa fin dans un terrain vague (tout comme lonesome boys aussi), ou les berceuses bavardes (don't tell me the news / ain't it strange) Pierre touche du doigt le classique à fredonner sous la douche. Ensoleillé par Marie sur le convaincant little friend, ce disque peut aussi se targuer de moment noir (take me to the station). Au final on retiendra quand même que le soleil peut se lever et dégager en nous une émotion forte (sunshine) mais aussi qu'à force de ne plus rien connaître les influences resurgissent (i'm done) en la personne d'un Lou Barlow faisant de la balançoire chez Pavement. Intimité pour tout le monde !

Young for long ??? Si on devait en garder un pour son aboutissement ce serait celui-ci. De something inside très aluminium beach de Baby Bird, à comin' out for more de facture folk classique et touchante à la mise en danger de Marie dans what's comes next dans un champ de beats transgéniques, Pierre accumule les bons points, ou plutôt les jolies images, qui lui feront écrire ce must qu'est millionaire. Sortant d'un psy en compagnie de Weezer au fin fond d'une forêt (it's now time) Pierre oublie de pousser un cri primal (young for long) qui ne demande qu'à le libérer. Mais plutôt que de crier il nous tord le ventre, rappelant que Will Oldham aussi doit animer les fins de banquet (oh there's an end to it all). Mélancolique Pierre l'est, et avec un stetson sur la tête (dream on dream on) il chante ce que la vie peut être... mais le souhaite-il vraiment ? Young for long, si il doit en rester un ce sera celui-ci, avec la mélancolie des autres.

Does it now ! D'entrée nous aimerions être un ami de Pierre qu'il nous chante hello friends, un ami qui accélère son rythme sans y perdre (trouble) surfant facilement sur ces vagues nouvelles. Après le surf la plage, il ne manque plus que les wap do wap (going to war) et nous nous dodelinons, autant que sur le gimmick de do it now. Après ces passages au rayon frais, Pierre fait une halte dans le rayon viande froide (he's the man) offrant à la clientèle du rock lourd entre Suicide et Lou Reed. Après le rock, la pop (sunburn) Pierre décolle et nous avec, pop rock à la guitare sensible, avant une fin inquiétante et panoramique (the place) à laisser présager un avenir moins noir que la pochette. GDO

MAGIC n° 76, novembre 2003 (album My own)

Routard. Depuis 10 Classic Rocks, qui compilait en 2002 une partie de ses œuvres au quatre-pistes, PIERRE-le-prolifique a réalisé pas moins de treize nouveaux disques - de véritables albums pour la plupart -, dont un Tear down my love dans lequel il nous faisait découvrir le versant electro de sa pop enjouée et folky. Aujourd'hui, il nous revient avec My Own, œuvre de chansons aux frontières du songwriting minimaliste d'un Palace (Do Your Best), du pop rock lo-fi débridé d'un Lou Barlow (Rain Falls Down), des plongées psychédéliques du rock 60's (Before The End) ou de l'electro bricolo et un peu cheap, mais c'est-fait-exprès des 90's (le morceau-titre). Les guitares vrombissantes, saoules et lascives de Don't Matter To Me Now apparaissent pratiquement comme l'exact contraire du riff de la chanson suivante, Paranoid, avec sa guitare bucolique et son piano distingué, qui porte un refrain rétro. Par cet album, Pierre, dans tous ses états, continue de s'amuser, de toucher à tout, comme Kim de se jouer des styles et des ruptures de ton. Le fil conducteur est pourtant puissant : c'est la voix, la véritable star de son travail. Centrale, omniprésente, elle reste toujours fidèle à elle-même, avec ses sonorités intimistes, la douceur de son timbre imperceptiblement timide, et même, avec ses limites techniques, qui la tiendront vraisemblablement éloignée d'un calibrage académique. Marie Daubert

LUKE2K, octobre 2003 (album My own)

Sa bio commence par cette phrase "Mais qui es-tu Pierre ?" Il vous répondra qu'il fait de la "néo-folk urbain". En tout cas, on a tellement aimé sa "néo-folk urbain" qu'on lui a demandé de pouvoir mettre en ligne au moins un ou deux de ses morceaux. C'est fait avec Paranoid extrait de son dernier album My Own. C'est frais et surprenant !

MAGIC n° 71, mai 2003 (album Tear down my love)

Contradictoire. Ca commence comme une ballade minimaliste, un songwriting intimiste et optimiste auquel PIERRE nous avait déjà sensibilisés dans ses précédentes démos. La guitare s'aventure dans le sillage de la ligne de chant, avec une envolée mélodique, aérienne et délicate. Il y a bien une curieuse note de basse, récurrente, duveteuse, qui sature à l'arrière-plan. Mais pas de quoi nous mettre sur la piste de ce qui éclate à la deuxième minute de ce morceau d'ouverture. Soudain, Pierre est littéralement happé par une ligne electro au rythme endiablé. Avec l'émotion captivée des grands explorateurs qui posent le pied en terre inconnue, sauvage et ensorcelante, Pierre va mener l'auditeur de surprise en surprise. Breaks electro aux sonorités clinquantes, rythmiques brutales et cliquetis synthétiques raffinés, samples enchevêtrés et riffs de guitare limpides, les ruptures et les contrastes habitent continûment l'album, avec, en toile de fond, une galerie de mélodies, brandies d'une voix nue, légèrement impudique, véritablement troublante. Avec ce Tear down my love en forme de point d'interrogation, qu'on perçoit comme une extension inattendue de ses précédents travaux, enregistrés avec le concours de Marie, sa chanteuse de prédilection, Pierre assume ses contradictions avec panache. Marie Daubert

www.adecouvrirabsolument.com, mai 2003 (albums Compiled 1998-2002 et Recompiled 1998-2002)

Pierre est certainement un fou joyeux. Un bon barré comme on en croise au détour des rencontres et qui émerveillent par la liberté ou le talent, ou les deux….comme c'est le cas chez Pierre. Pour faire simple Pierre vient de compiler ses huit albums pour en faire deux compilations (ben oui il est comme cela Pierre). La première regroupe les oeuvres de 1998 à 2002 et se nomme "Compiled". La seconde regroupe les oeuvres de la même période !… et se nomme "Recompiled". Vous l'avez compris Pierre n'a pas l'art du contre-pied classique. Pas de passement de jambe à la Garrincha. Ici c'est trois retournés acrobatiques au moment de tirer un penalty du talon avec le désir de le mettre dans les tribunes. Pierre est là, non il est là, non là, là je vous dit, regardez… trop tard il est déjà ailleurs. Entre Swell et Calexico (hang on) il se fait repérer one foot in the grave (untitled II / it's now time / comin' out for more) et l'autre chez Beck, dînant avec Lloyd Cole (stupid) une dynamite dans le fondement avant d'être localisé dans le même centre de psychiatrie de Daniel Johnston (Marie / little star) y racontant ses cruelles déceptions de coeur. Mais il ne s'est pas arrêté là, il a repris son sac, s'est promené dans une nuit noire passant comme un ange (dream on dream on), a discuté avec Lou Barlow du charme mélancolique d'une certaine forme de déglingue (winter reruns) tout juste distrait par l'oraison non funèbre d'un oiseau malade (birdie) ou du survol de la mer par la pensée (albatross). Et puis il montera dans le Zeppelin sans gros son mais avec un son cheap (young for long) croisant le fantôme de Leonard Cohen le temps d'un folk vintage (light in the sun). Fatigué par ce périple Pierre aura la force de dispenser des pop songs entêtantes pour l'une (John McTiernan) tranquille pour l'autre (it makes no sense) et enfin sucrée sans se laisser fondre (don't hang around / light in the sun). Millionaire est un des titres de ces compilations. Pierre l'est à coup sûr, un millionnaire du songwriting, un oiseau de bonheur qui se pose sur une branche et vous raconte l'histoire de celle ci le temps d'un album sans vous inciter à la casser mais plutôt à vous encourager à planter des arbres. Pierre vous attend, il est accueillant croyez moi, le seul problème c'est qu'il peut devenir encombrant à force de vous faire planter des arbres. Pierre est libre, alors libérez-vous et choisissez Pierre. GDO

MAGIC n° 59, mars 2002 (albums 10 Classic Rocks et Winter reruns)

Prolifique. Double démo pour PIERRE, qui couche sur un premier Cd 10 Classic Rocks, ses enregistrements analogiques, voix et guitare sur un 4-pistes minimaliste, dans une simplicité désarmante. Pierre-le-rockeur ne manque pas de talent, timidement campé quelque part entre Leonard Cohen et la tradition lo-fi. Sur le second disque, Winter reruns, La technologie "100% digitale" lui permet une basse rythmique, un coup de cymbale, un effet sur la voix. Il tombe sur une distortion biscornue pour sa guitare, un break bizarroÏde apportant juste ce qu'il faut de drôlerie pour égayer les morceaux qui demeurent parfaitement structurés. La constance de ce sens de la composition, le côté bricolo des arrangements, les lignes de chant à la fois sombres et dégingandées font penser au Kim de la première heure. De plus, les visibles facilités de l'un et de l'autre, qui leur permettent d'aligner les chansons comme des petits pains, rendent l'avenir de Pierre plus que prometteur. Marie Daubert

www.pastis.org, 2002 (album Greatest Hits) (??? - problablement une sélection tirée des 2 premiers CD vu les commentaires. P)

Pour les amoureux de la vraie démo DIY, peu soignée aux entournures, cultivant le son dans l’approximation la plus complète et les prises de risque maximum, cette démo est la vôtre ! Ce qu’on apprécie de prime abord chez Pierre, c’est l’indolence avec laquelle il enchaîne les morceaux, une sorte de nonchalance bienveillante qui se livre jusque dans le titre de son album Greatest Hits, compilant pour l’heure l’intégralité de ses compositions… Une guitare sèche, une plume agile pour les textes et une voix traînante, rien de bien sorcier en somme pour se sentir à son aise dans l’univers étroit (les contreforts de sa chambre) mais pourtant généreux de ce jeune homme. Contre la morosité et la culture unique, votez Pierre ! JJ